Depuis le temps que j’avais envie d’essayer, ça y est, je m’y suis mise cet après-midi. J’ai tenté mes premiers macarons à la pistache. En garniture:  ganache au chocolat, ganache chocolat blanc-verveine avec ou sans pepites, lemon curd, et la pâte d’amandes « almendrina » espagnole dont je reparlerai prochainement.

L’expérience fut épique .

(Vous l’avez vu ? Il me tire la langue !)

Ce matin, en prévision, j’étais allée acheter de la poudre d’amandes. Au retour, un détail m’a frappé : ma poudre n’est pas blanche, mais constellée de petits points marrons. J’aime cet aspect un peu brut, mais j’espère que mes macarons, si je les réussis – hypothèse hautement aléatoire – ne vont pas être moches à cause de ça.

Bref, j’essaye de me connecter pour recopier la recette de Mercotte, … pas moyen d’ accéder à internet. Mauvais signe, ça !

Pfff, heureusement, je l’avais écrite dans mon cahier magique. Je m’installe et on y va. Je tamise mes poudres, ma poudre d’amandes comme prévu est toute piquetée, d’ailleurs beaucoup de gros grains résistent au tamisage.

Les blancs en neige, ok, tout dans le bol d’ Hercule, mon robot Kenwood. Je m’en étais fait tout un monde, jusque là, ça va. Après, Mercotte dit qu’il faut macaronner.

Ah.

C’est quoi ça ??? Pfff, peux toujours pas me connecter !

Bon, j’improvise … j’incorpore dans les blancs en soulevant, ça a l’air d’aller. La préparation est plus épaisse que ce que je pensais et ça me rassure pour la suite. Hop, un peu de pâte de pistache (j’adore l’utiliser celle ci). Là, ça va se gâter, … je dirais même que c’est grandiose.

Je la hais cette poche à douille, … je la hais, …je la déteste, et elle me le rend bien. C’est sans doute pour ça que j’ai tant tardé à tenter les macarons. Allez, on respire un grand coup, on monte la douille et on remplit, enfin on essaye.

A ce moment précis, j’ai totalement oublié l’astuce de la pince à linge pour boucher le trou, et je me bagarre pour faire rentrer cette pâte collante dans ce cornet sournois, j’en fiche partout .

Ayé, je tortille. Je tente un macaron, argh !  c’est pas la bonne douille, ça va pas. Ok …. la poche à douille est mon amie … la poche à douille est mon amie … la poche à douille est mon amie …

Je change la douille, oups de la pâte s’ échappe, bon pas grave pour si peu, je lèche mon doigt, je continue.

Oh la la, catastrophe j’y arrive pas avec ce truc ! Bon allez, stop, je prends ma seringue à pâtisserie, c’est pas académique pour faire des macarons, mais tant pis. Je la remplis, et zou … oh c’est pas vrai, douille trop petite, je change !

Bon, ça va mieux. Ah zut, j’ai trop remplis, la pâte sort par le haut et me dégouline sur la main. Je dois la recharger sans arrêt (là, je pense à la reine des macarons, et je culpabilise à mort pendant environ 4 secondes).

Pfff, ça sort de partout, mes macarons ont toutes les tailles, je ne sais pas s’il faut commencer par le tour ou le milieu (j’avais regardé « envoyé spécial » pourtant !) Je stresse, ça s’étale. J’espace un peu plus. Ca y est, plus de pâte ! Ouf !

Deux plaques sont prêtes à mettre au four, à 140 °C pour 12 minutes.

Pendant ce temps, je fais un peu de nettoyage (au kärcher ??) dans ma cuisine couverte de dégoulinures vertes un peu gores (ça ressemble au slim gluant de mon enfance). C’est déjà Halloween dans ma cuisine. J’aurais bien fait des photos du carnage, mais à moins de me faire greffer un bras ou d’engager un commis de cuisine (yeux verts, beau et intelligent si possible) …

Je n’ose pas regarder à travers le vitre du four, j’imagine des volcans en éruption, de terribles et définitifs étalements , un drame quoi !

12 minutes, ça sonne.

Ohhh, pas croyable, je vois des coques, de jolies coques, pas régulières d’accord, mais des coques.

Je les sors. Après 2 minutes certaines d’entre elles commencent à se fissurer, mouais … celles qui ne sont pas fissurées sont ultra fragiles et s’écrasent sous mes doigts. Damned !

Je laisse refroidir et je les décolle. My god !!! tout le fond reste collé, elles ne sont pas assez cuites ! Mon four est vieux, je remets alternativement les deux plaques par tranches d’une minute. Mon cirque dure bien un quart d’heure, car j’avais éteint le four.

Celles sur le papier de cuisson se détachent mieux que celles sue le silpat. Elles ont l’air un peu plus sèches et plus solides. Je vais enfin pouvoir les garnir.  Finalement, certains ne sont pas trop moches, mais moi, je suis épuisée …